Reconnaissance du procédé Phytobarre par le ministère en charge de l’écologique

PHYTOBARRE, un procédé inédit de biodépollution de pesticides, est reconnu efficace par le ministère de la transition écologique et solidaire.

 

Développé par la société ADEQUABIO, sous licence du CEA, le procédé PHYTOBARRE est reconnu efficace pour traiter les effluents phytosanitaires en arboriculture, viticulture, grande culture et maraichage. Cette reconnaissance va permettre aux agriculteurs de se doter d’une solution simple, efficace et sans entretien pour la gestion de leurs effluents.

 

La reconnaissance ministérielle

Le Bureau des produits chimiques, l’entité du MINISTERE DE LA TRANSITION ECOLOGIQUE ET SOLIDAIRE responsable de juger de l’efficacité réelle des systèmes de traitement des effluents phytosanitaires dans le sens de l’arrêté interministériel du 4 mai 2017, a notifié par courrier à ADEQUABIO que son système PHYTOBARRE était reconnu comme efficace sous le numéro PT18001. Cette reconnaissance sera prochainement publiée au Bulletin Officiel.

 

Apporter une solution au monde agricole

Le procédé PHYTOBARRE a été présenté au monde agricole au salon professionnel agricole SIVAL à Angers en janvier 2018. A cette occasion, le procédé a remporté 2 prix lors du concours de l’innovation : le prix du public et le SIVAL de Bronze de l’innovation décerné par un jury de professionnels du secteur. Ainsi, les utilisateurs et les professionnels sont donc aussi convaincus de la pertinence du PHYTOBARRE.

 

Des bactéries au travail !

Le principe de fonctionnement de PHYTOBARRE repose sur deux processus naturels qui interviennent simultanément :

  • des bactéries sélectionnées au laboratoire qui dégradent en continue les substances actives ce qui permet de réduire la charge polluante des effluents de plus de 95% ;
  • l’évaporation de l’eau contenue dans les bassins de stockage ce qui permet de réduire le volume des effluents, de compenser leur apport d’une année sur l’autre et d’éviter leur déversement dans l’environnement.

Composé de bassins de stockage et d’un procédé biologique : un consortium de bactéries photosynthétiques sélectionnées ; PHYTOBARRE permet à l’agriculteur de gérer simplement sur son exploitation, de manière autonome, ses effluents sans danger pour lui ou l’environnement, durant plusieurs années et sans charge de travail supplémentaire.

 

 

L’histoire d’une recherche qui sort du laboratoire

Identifiées en 2005 pour traiter les déchets issus de l’industrie du nucléaire, les bactéries photosynthétiques ont d’autres applications. C’est ce qu’ont supposés un industriel du milieu agricole, André BARRE des Établissements BARRE, conscient des problématiques sur le traitement des effluents en agriculture, et des chercheur du LBC (Laboratoire de Bioénergétique Cellulaire) du BIAM (Institut de Biotechnologies d’Aix Marseille) du CEA (Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives). Le LBC a testé l’action des bactéries photosynthétiques sur un cocktail de produits phytosanitaires.

Le pari s’est révélé gagnant au terme d’une décennie d’expérimentations au laboratoire et des essais sur le terrain. Le projet européen LIFEPHYTOBARRE de 2013 à 2017, a permis de finaliser la démonstration sur quatre exploitations agricoles de la région PACA.

Les résultats de dégradation obtenus, plus de 95% d’abattement de la charge polluante, une dégradation constatée sur une centaine de molécules actives et un intérêt marqué des agriculteurs pour le procédé, ont poussé les chercheurs du LBC, en partenariat avec les Ets BARRE à lancer la commercialisation du PHYTOBARRE. Une start-up est ainsi créée au début de l’année 2018 ; la société ADEQUABIO.

 

La reconnaissance du procédé PHYTOBARRE par le ministère en charge de l’écologie permet donc aujourd’hui à ADEQUABIO de proposer aux exploitants agricoles de se doter d’une solution de gestion des effluents phytosanitaires, simple et efficace tout en ayant accès aux aides à l’installation. Cette solution apporte un outil performant et efficace aux utilisateurs et répond à un enjeu plus large, celui de la préservation de la qualité de l’eau potable. Lorsque en France, plus de 80% des points de mesure sur les eaux de surface s’avèrent être contaminés par les pesticides (1), un changement des pratiques agricoles s’impose : diminuer le recours aux produits phytosanitaires en agriculture, oui, mais pas seulement, car le non traitement ou une mauvaise gestion de ces résidus aurait un impact non négligeable sur la contamination des eaux de surface par les pesticides, estimé à minima par les scientifiques à 40% (2). L’adoption du système PHYTOBARRE peut donc contribuer à la diminution de la contamination des eaux par les pesticides.

 

1 http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lessentiel/ar/246/0/presence-pesticides-eaux-2014-evolution-depuis-2008.html

2 Biodegradation. 2012 Nov;23(6):787-802; On-farm biopurification systems for the depuration of pesticide wastewaters: recent biotechnological advances and future perspectives.Karanasios E., Tsiropoulos NG, Karpouzas DG.